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L a compagne d'Amadeus Bourges, atteint d'un abcès à la fesse, critique la façon dont il a été pris en charge.
Amadeus Bourges, Nîmois âgé de 27 ans, est décédé le samedi 28 mai au CHU Carémeau. Il souffrait d'une septicémie par streptocoque, c'est-à-dire une infection grave de l'organisme se caractérisant par la présence dans le sang de germes pathogènes. "Amadeus était stripteaseur et prenait des stéroïdes anabolisants pour dessiner ses muscles, explique sa compagne Mazouri Karche. Depuis plusieurs années, il commandait du Winstrol (Stanozolol) sur internet. Il se l'injectait toujours dans la fesse". Tout porte à croire que c'est une injection qui lui a été fatale.
"Sa fesse était gonflée et il boitait"
C'est en effet un abcès à la fesse qui a poussé Amadeus à se rendre une première fois au CHU, le dimanche 22 mai. "Sa fesse était gonflée et il boitait, témoigne Mazouri Karche. Et sa fièvre ne partait pas avec l'Efferalgan®. Au CHU, on l'a orienté vers la maison médicale où on lui a donné des antibiotiques, sans lui faire de prise de sang. Et on lui a dit de revenir cinq jours après si ça n'allait pas mieux".
"Tout a été fait dans les délais et selon les modalités"
Au nom du CHU, Romain Jacquet, directeur adjoint, récuse toute faute de l’établissement "D’abord, cet homme est arrivé dans la soirée du vendredi 27 à l’hôpital, et non le jeudi 26, comme je l’ai lu sur les réseaux sociaux", précise-t-il. "Que ce soit dans l’examen, le diagnostic, le traitement, la prise en charge de la douleur ou de l’infection, tout a été fait dès son arrivée, dans les délais et selon les modalités prévues", poursuit Romain Jacquet.
Quant à la raison du décès, "il faut respecter le secret médical mais il y a eu une communication entre les médecins et la famille du défunt". Hier, un message très virulent envers le centre hospitalier circulait sur les réseaux sociaux. "Nous avions demandé son retrait mais sans succès, poursuit le directeur-adjoint. Nous avons donc déposé plainte pour diffamation car nos équipes qui se dévouent avec professionnalisme se sentent mises en cause et même insultées par ce message mensonger".
La situation ne s'arrange pas. "Le jeudi 26 mai, nous sommes allés à la polyclinique du Grand Sud qui nous a renvoyés sur le CHU. Nous n'avons pu y aller que le vendredi 27, peu après 18 heures. Le pauvre se tordait de douleur et avait des vertiges. On lui a fait une prise de sang, un scanner et on l'a fait patienter jusqu'à 2 heures du matin". Dans la soirée, Amadeus envoie un texto : "C'est bon, ils vont m'opérer à midi". "On lui a confirmé à 2 h du matin", souligne Mazouri Karche qui est alors confiante.
Plainte pour non-assistance à personne en danger
Mais le samedi à 13 heures, toujours rien. "On lui a enfin fait un test de coagulation, dont on a reçu les résultats seulement à 17 heures ! Le médecin m'a dit qu'il attendait le résultat de ce test pour l'opérer". "Entre-temps, à 15 h 11, Amadeus a été pris de convulsions et a fait un arrêt cardiaque, ce qui fait qu'il a été placé en coma artificiel. Et à 16 h 12, on m'a demandé quels produits il avait pris. “Mais pourquoi vous ne me l'avez pas demandé plus tôt ?”, leur ai-je dit. C'était trop tard, puisque le décès a été constaté à 20 h 11".
Pour Mazouri Karche, "l'hôpital n'a pas fait ce qu'il fallait". Dans une longue lettre au procureur, la jeune femme rappelle l'enchevêtrement des faits qui ont, selon elle, mené à cette issue tragique. "J'ai porté plainte auprès du procureur pour non-assistance à personne en danger", conclut-elle. Elle attend désormais de savoir si sa plainte est recevable.