Risque cardiovasculaire et oméga-3 : résultats d'une méta-analyse Cochrane et de l'étude VITAL

GuillaumeII

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Risque cardiovasculaire et oméga-3 : résultats d'une méta-analyse Cochrane et de l'étude VITAL​


La Collaboration Cochrane a réalisé une vaste méta-analyse de 79 études randomisées regroupant plus de 112 000 patients et analysant l'éventuel impact cardiovasculaire d'une supplémentation en acides gras oméga-3 .

Les auteurs ont constaté que la prise de ces suppléments issus d'huiles de poisson (oméga-3 DHA et EPA) ne réduisait ni le risque, ni la mortalité cardiovasculaire.

Ces conclusions rejoignent celles de l’étude VITAL (effets de la supplémentation en vitamine D3 ou en oméga-3 à chaîne longue sur le risque et la mortalité cardiovasculaire ou liés au cancer), également publiée en novembre 2018.

La seule réduction du risque cardiovasculaire observée dans la méta-analyse Cochrane est liée à l’enrichissement de l’alimentation en acide alpha-linolénique (acides gras oméga-3 issus des huiles végétales ALA). Cette réduction, modeste mais significative, porte uniquement sur le risque d’événement cardiovasculaire et d’arythmie cardiaque.

Parallèlement, létude VITAL montre une absence d’effet des oméga-3 ou de la vitamine D3 sur le risque ou la mortalité liés au cancer.

Acides gras oméga-3 et réduction du risque cardiovasculaire
Depuis plusieurs années, les acides gras polyinsaturés dits "oméga-3" ont été proposés pour réduire le risque cardiovasculaire.

Parmi ces acides gras oméga-3, ceux issus des huiles de poisson (acide eicosapentaénoïque EPA et acide docosahexaénoïque DHA, regroupés sous l'acronyme LCn3) et l'acide alpha-linolénique (ALA) issu de certaines huiles végétales (en particulier les huiles de lin, de pérille, de cameline, de chanvre, de graines de citrouille ou de noix). Les margarines enrichies en oméga-3 contiennent également ce type d'acide gras.

Cependant, diverses études cliniques randomisées ont récemment remis en question cette allégation.

Afin de tenter d'établir l'éventuel intérêt de cette supplémentation, la Collaboration Cochrane vient de publier une vaste méta-analyse d'essais cliniques randomisés portant sur une supplémentation en oméga-3 pendant plus de 12 mois.

Une méta-analyse portant sur plus de 112 000 patients
Le travail de la Collaboration Cochrane porte sur 79 essais cliniques randomisés, dont 25 ont été estimés à "faible risque de biais", et portant sur 112 059 patients avec un suivi allant de 12 à 72 mois.

Ces essais avaient recours soit à une supplémentation contre placebo (allant de 0,5 g/j à 5 g/j d'oméga-3, EPA/DHA ou ALA), soit à un enrichissement du régime en aliments contenant des acides gras oméga-3, soit à des conseils diététiques allant dans ce sens.

Les résultats de la méta-analyse ont été publiés sous forme d'un rapport de 745 pages détaillant chacune des études prises en compte.

Oméga-3 issus des huiles de poisson (LCn3) : aucun effet sur la santé cardiovasculaire
La méta-analyse de la Collaboration Cochrane n'a identifié aucune réduction du risque cardiovasculaire associée à la supplémentation en DHA/EPA.

Les critères étudiés étaient la mortalité toutes causes confondues, la mortalité cardiovasculaire, la mortalité par accident coronarien, les accidents cardiovasculaires, les accidents coronariens, les AVC et les arythmies.

Seul effet clairement observé et reproductible d'une étude à l'autre, la supplémentation en LCn3 réduit significativement le taux sanguin de triglycérides (d'environ 15 %), avec un effet dose-dépendant.

Acide alpha-linolénique (ALA) : réduction modeste du risque d'accidents cardiovasculaires et d'arythmies
La méta-analyse de la Collaboration Cochrane pointe vers un effet modeste mais significatif de la supplémentation en ALA sur le risque d'accidents cardiovasculaires, ainsi qu'un effet plus net sur le risque d'arythmies.

De plus, ces effets positifs étaient davantage significatifs dans les études à faible risque de biais.

Des résultats qui rejoignent ceux de l'étude VITAL
Récemment, le New England Journal of Medicine a publié les résultats de l'étude VITAL, une étude randomisée contre placebo évaluant les effets des LCn3 et de la vitamine D3 (séparément) sur la santé cardiovasculaire et le risque de cancer.

Dans cette étude, 25 871 participants américains âgés de plus de 50 ans (hommes) ou plus de 55 ans (femmes) ont reçu soit de la vitamine D (2000 UI par jour), soit des LCn3 (1 gramme par jour), soit un placebo, pendant 5,3 ans en moyenne (entre 3,8 et 6,1 années).

Dans la publication du NEJM concernant les effets des LCn3, aucune réduction du risque cardiovasculaire n'a été observée sur les critères mesurés (mortalité toutes causes confondues, mortalité cardiovasculaire, accidents cardiovasculaires, infarctus, AVC, voir tableau ci-dessous pour les RR et l'IC95). Une similaire absence de réduction du risque a été observée avec la supplémentation en vitamine D3 (396 événements ou décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou AVC sous vitamine D contre 409 sous placebo).

Pas d'effet positif des LCn3 ou de la vitamine D3 sur le risque de cancer
Ce que montre également l'étude VITAL, dans un article associé portant sur le risque de cancer, c'est que la supplémentation en LCn3 et la supplémentation en vitamine D3 ne sont pas associées à une diminution du risque de cancer (en général, mais aussi de manière spécifique sur le cancer du sein, le cancer de la prostate ou le cancer colorectal).

L'administration quotidienne de LCn3 n'a eu en effet aucun effet sur le nombre de cancers (386 sous LCn3 contre 419 sous placebo, RR 1,03, IC95 0,93 – 1,13), ni celle de vitamine D3 (793 sous vitamine D3 contre 824 sous placebo, RR 0,97, IC95 0,85 – 1,12).

Selon la conclusion des auteurs de la méta-analyse de la Cochrane Collaboration, "l'évidence montre que la supplémentation en oméga-3 issus des huiles de poisson, ou la consommation de poisson, ne réduit pas le risque de maladie cardiaque, d'AVC ou de décès. (…) Cependant, augmenter la consommation de végétaux ou d'huiles riches en acide alpha-linolénique peut modérément protéger contre les accidents cardiovasculaires ou les arythmies".


Pour aller plus loin

La méta-analyse de la Cochrane Collaboration sur les effets cardiovasculaires de la supplémentation en acides gras oméga-3
Abdelhamid AS, Brown TJ, Brainard JS et al. « Omega-3 fatty acids for the primary and secondary prevention of cardiovascular disease. » Cochrane Database of Systematic Reviews 2018, Issue 11.

Les résultats de l'étude VITAL sur les effets des acides gras oméga-3 des huiles de poisson sur le risque cardiovasculaire
Manson JE, Cook NR, Lee IM et al. « Marine n-3 Fatty Acids and Prevention of Cardiovascular Disease and Cancer ». N Engl J Med. 2018 Nov 10.

Les résultats de l'étude VITAL sur les effets de la vitamine D3 sur le risque cardiovasculaire et de cancer
Manson JE, Cook NR, Lee IM et al. « Vitamin D Supplements and Prevention of Cancer and Cardiovascular Disease. » N Engl J Med. 2018 Nov 10.



Source, comprenant tableau de résultats d'études.

 
Intéressant merci, au final il reste quoi d'efficace pour le coeur, le nattokinase ?

Je pense que tu peux faire davantage confiance à ce type d'articles car derrière ils n'ont rien à vendre et ce sont des professionnels de la santé.

La nattokinase est contenue dans le nattō, mais est-ce qu'une fois séparée elle conserve ses vertus ? Bonne question.

Je dirais avant tout des activités de type cardio et après la nutrition puis supplémentation.
 
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Acides gras essentiels chez le sportif

Dr. Frédéric Maton
Dr. Frédéric Maton

Révisé le : 2 septembre 2014
Acides gras et sport

Les graisses insaturées sont appelées les « bonnes » graisses, vu leur impact positif sur la santé, par un rôle reconnu dans la prévention des maladies cardiovasculaires et métaboliques (dyslipidémies). Il s’agit des huiles d’assaisonnement, des fruits oléagineux, des acides gras des produits marins…

Parmi les graisses insaturées, certaines sont appelées «acides gras essentiels», plus communément dénommés les Omégas 3 et Omégas 6. Comme leur nom l’indique, ils sont « essentiels » et doivent impérativement être apportés par l’alimentation, l’organisme ne pouvant les fabriquer. Ils possèdent des fonctions fondamentales pour la santé. Parmi eux, la DHA et l’EPA sont dérivés des Omégas 3, et fabriqués par l’organisme en quantité limitée, d’où l’intérêt de consommer des aliments contenant directement ces deux acides gras (poissons gras, noix).

Reconnaître les acides gras « essentiels » : Oméga 3 et 6

On les trouve dans les huiles d’assaisonnement (colza, olive, noix…), les poissons gras (anchois, hareng, saumon, thon, maquereau), l’œuf, les fruits oléagineux, les abats.


Rôles des acides gras essentiels

– Ce sont des constituants des membranes des cellules. Ils régulent l’expression de récepteurs à leur surface, agissant comme des « portes d’entrée » permettant les échanges biologiques de part et d’autre de la cellule. Ils conditionnent ainsi la fluidité et le bon fonctionnement des membranes cellulaires, et la qualité des échanges transmembranaires.
– Ces acides gras essentiels sont les précurseurs de médiateurs cellulaires en particulier pour mettre en jeu les protéines de l’inflammation (les prostaglandines).

– Ils sont impliqués dans l’expression de gènes, qui favorisent la croissance de certaines cellules inflammatoires, la cicatrisation

– Les acides gras essentiels occupent d’autres fonctions primordiales telles que la contractilité des muscles lisses, la coagulation, la synthèse d’hormones, les fonctions cérébrales et cognitives, un effet régulateur hypolipémiant sur le cholestérol et les triglycérides. Leur efficacité a également été retenue dans la prévention des maladies de la rétine, la dégénérescence des fonctions cérébrales.


Nos conseils pratiques

– Renforcer la consommation de produits marins, dont deux rations de poissons gras par semaine.
– Assaisonnez vos plats avec des huiles de colza, noix, olive.
– Même en période de régime hypocalorique, on peut supprimer de nombreuses sources de graisses, mais jamais les acides gras essentiels. Maintenez toujours les aliments sources d’Oméga 3 et 6 dans votre alimentation.

– Inutile d’avoir recours aux suppléments alimentaires pour couvrir vos besoins en acides gras essentiels.

Ne cédez pas aux tentations commerciales en tout genre. Une alimentation équilibrée contenant des poissons gras, fruits oléagineux, et huiles d’assaisonnement suffit à couvrir vos besoins, même en cas de pratique sportive intense !


Source :
 
Je pense que tu peux faire davantage confiance à ce type d'articles car derrière ils n'ont rien à vendre et ce sont des professionnels de la santé.

La nattokinase est contenue dans le nattō, mais est-ce qu'une fois séparée elle conserve ses vertus ? Bonne question.

Je dirais avant tout des activités de type cardio et après la nutrition puis supplémentation.
RECHERCHE SCIENTIFIQUE EN FAVEUR DE LA NATTOKINASE

 
Pour ce qui est de la nattokinase je consomme chaque matin au petit déjeuner du nattō dans du riz, comme ça il y a nattokinase, vitamine k2 mk7 et prébiotiques.

Mais oui la nattokinase a de nombreux bienfaits et plus particulièrement le nattō très consommé dans certaines zones du Japon, c'est un fait avéré.
 
Super intéressant tout ça !! Merci du partage. En effet ça soulève certaine question comme vous avez évoqué. L'hygiène de vie globale ainsi qu'une alimentation riche et variée avec des aliments sain couplé à du cardio reste je pense les éléments les plus fiable. La supplémentation individualisé complète le tout, si adapté.
 
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Réactions: Wod
Après une question qui me revient c'est le fameux ratio entre oméga-3 et oméga-6, c'est pas très clair.

D'après l'ANSES il est conseillé comme optimal 1 portion d'oméga-3 pour 5 portions d'oméga-6, ce qui est très facilement atteignable. Certains articles ou médecins eux conseilles un ratio entre 3/1 et 1/1 et d'autres encore 1/1.

1/1 ça me paraît compliqué sachant qu'un excès d'oméga-3 pourrait être néfaste sur la santé.

D'autres articles médicaux conseillent 5/1 uniquement valable pour le ratio GLA/ALA et que si des EPA et DHA sont apportés en quantités suffisantes ce ratio n'est plus valable.

Bref, beaucoup de contradictions et de bonnes raisons pour mettre en avant la vente de compléments alimentaires oméga-3 au final.
 
@Matsor pourrait peut être nous donner un avis ce serait sympa :)
Je suis désolé j'ai pas tout lu.

Mais ca rejoint ce que je disais il y a quelques temps. Je disais qu’on met beaucoup en avant les O3 ces dernières années, mais quand on regarde il y des pays qui consomment pas du tout de poisson gras, et pourtant ils ont pas plus de maladies cardiovasculaires. Et même dans les autres pays comme la France combien de personnes consomment régulièrement des poissons gras? Et pourtant si on exclut les comportements à risque cardiovasculaires, cigarettes, fast food etc, ceux qui mangent normalement ne semblent pas avoir plus de maladies cardiovasculaires que ceux qui mangent plus de poisson gras.

Par contre il y d’autres effets de O3 qui sont pas etudiés ici et qui peut etre tout aussi intéressants. L’amélioration cognitive, anti inflammatoire etc. Et même là en regardant les pays qui consomment pas, je vois pas de différence choquante.
 
"La seule réduction du risque cardiovasculaire observée dans la méta-analyse Cochrane est liée à l’enrichissement de l’alimentation en acide alpha-linolénique (acides gras oméga-3 issus des huiles végétales ALA). Cette réduction, modeste mais significative, porte uniquement sur le risque d’événement cardiovasculaire et d’arythmie cardiaque."

Même si ça reste un effet modeste, ALA a des bénéfices sur la fonction cardiaque. Huile de lin, de colza, noix, ...
 
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Réactions: Wod
Je suis désolé j'ai pas tout lu.

Mais ca rejoint ce que je disais il y a quelques temps. Je disais qu’on met beaucoup en avant les O3 ces dernières années, mais quand on regarde il y des pays qui consomment pas du tout de poisson gras, et pourtant ils ont pas plus de maladies cardiovasculaires. Et même dans les autres pays comme la France combien de personnes consomment régulièrement des poissons gras? Et pourtant si on exclut les comportements à risque cardiovasculaires, cigarettes, fast food etc, ceux qui mangent normalement ne semblent pas avoir plus de maladies cardiovasculaires que ceux qui mangent plus de poisson gras.

Par contre il y d’autres effets de O3 qui sont pas etudiés ici et qui peut etre tout aussi intéressants. L’amélioration cognitive, anti inflammatoire etc. Et même là en regardant les pays qui consomment pas, je vois pas de différence choquante.
Merci de ton retour
 
Je prends plus d'oméga 3 en gélules depuis un long moment de mon côté.

J'ai préféré investir dans d'autres suppléments pour le coeur.

Outre la Nattokinase, tu as l'ubiquinone, quelques bienfaits :

Amélioration de la fonction cardiaque chez les patients avec insuffisance cardiaque : Plusieurs études ont démontré que les suppléments de coenzyme Q10 peuvent améliorer les symptômes d'insuffisance cardiaque, comme la dyspnée et la fatigue. Par exemple, une méta-analyse a montré que les patients prenant de la coenzyme Q10 avaient une meilleure éjection fractionnelle, ce qui indique une meilleure capacité du cœur à pomper le sang.

Réduction de la pression artérielle : Des études ont trouvé que l'ubiquinone peut réduire systoliquement et diastoliquement la pression artérielle, aidant ainsi à contrôler l'hypertension, un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires.

J'ai rajouté du cardio aussi, c'est pas mal et c'est gratuit (sauf en temps)
 

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