Six millions de Français sont atteints par la Nash, pathologie du foie gras humain. En cause, l'hygiène de vie. Un fonds vient d'être créé pour faciliter son dépistage.
C'est une pathologie silencieuse qui se développe lentement sans aucun symptôme. Et qui, pourtant, suscite une profonde inquiétude chez les médecins. En France, les patients atteints de la maladie du «foie gras humain» ne cessent de progresser. Entre 25 et 30 % de la population seraient concernés. Des statistiques «sûrement sous-estimées», alerte Raluca Païs, hépatologue à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), à Paris.
Sédentarité, diabète, malbouffe, obésité... Au fil des années, le foie se gorge de graisse car il n'a plus la capacité de la transformer. Des années plus tard, certains malades développent la Nash, l'acronyme anglais de la stéatose hépatique non alcoolique. Le foie s'enflamme, des lésions hépatiques apparaissent. Six millions de Français en seraient atteints, soit 12 % de la population. Quand les signes de fatigue s'installent, il est souvent trop tard. Et seule la biopsie, prélèvement d'une petite partie de l'organe, permet de faire un diagnostic.
Épidémie silencieuse
Pour la première fois, un fonds de dotation, baptisé The Nash Education Program, vient d'être créé par un comité scientifique français et la société Genfit, une des plus grandes entreprises de biotechnologie européennes qui finance également le projet. Avec à la clé 1,9 M€ pour sensibiliser le public et les professionnels de santé à travers des actions contre ce que cette nouvelle fondation appelle une épidémie silencieuse.
Les chiffres affolent : 5 % des malades de la Nash développeront, à terme, un cancer du foie. En 2020, les experts s'attendent à ce qu'elle devienne la première cause de transplantation hépatique en France, devant l'hépatite C. L'alcool en cause ? Pas du tout. Le mythe de la cirrhose, conséquence d'un penchant immodéré pour la bouteille, ne tient pas. «C'est une pathologie qui culpabilise les patients car les médecins, qui ne sont pas toujours bien informés, se disent : Cette personne boit», explique Jean-François Mouney, président de Genfit, dont l'entreprise teste un médicament. Car, pour l'instant, aucun traitement n'existe.
Conséquence de l'obésité
Face à la progression de cette affection, les sociétés de biotechnologie sont de plus en plus nombreuses à chercher un remède : «Il y a cinq ans, on était trois à travailler sur le sujet, désormais on est cent.» Difficile de soigner cette maladie multifactorielle, sorte de cocktail fatal. Elle est d'abord une conséquence de l'obésité. D'après l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Hôpital Georges-Pompidou, à Paris, près d'un homme sur deux et une femme sur trois sont en surpoids. Trop de graisses, sucres, boissons gazeuses... «C'est pour cette raison qu'on appelle la Nash la maladie du soda», précise Jean-François Mouney. La sédentarité est aussi un facteur clé.
Alors, il faut sensibiliser les médecins, alerter l'opinion publique. D'autant que 20 % des décès de la Nash sont dus à des complications cardio-vasculaires. Mais comment faire ? «Il faut améliorer le dépistage. Grâce à ce fonds de dotation, on veut trouver un diagnostic plus simple et moins invasif qu'une biopsie», explique le professeur Bertrand Cariou, diabétologue et membre du comité scientifique chargé de développer la connaissance de cette maladie entre les professions. «On n'a pas le choix. Cette épidémie, déjà en hausse, risque d'exploser dans quinze à vingt ans. C'est une course contre la montre.»
C'est une pathologie silencieuse qui se développe lentement sans aucun symptôme. Et qui, pourtant, suscite une profonde inquiétude chez les médecins. En France, les patients atteints de la maladie du «foie gras humain» ne cessent de progresser. Entre 25 et 30 % de la population seraient concernés. Des statistiques «sûrement sous-estimées», alerte Raluca Païs, hépatologue à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), à Paris.
Sédentarité, diabète, malbouffe, obésité... Au fil des années, le foie se gorge de graisse car il n'a plus la capacité de la transformer. Des années plus tard, certains malades développent la Nash, l'acronyme anglais de la stéatose hépatique non alcoolique. Le foie s'enflamme, des lésions hépatiques apparaissent. Six millions de Français en seraient atteints, soit 12 % de la population. Quand les signes de fatigue s'installent, il est souvent trop tard. Et seule la biopsie, prélèvement d'une petite partie de l'organe, permet de faire un diagnostic.
Épidémie silencieuse
Pour la première fois, un fonds de dotation, baptisé The Nash Education Program, vient d'être créé par un comité scientifique français et la société Genfit, une des plus grandes entreprises de biotechnologie européennes qui finance également le projet. Avec à la clé 1,9 M€ pour sensibiliser le public et les professionnels de santé à travers des actions contre ce que cette nouvelle fondation appelle une épidémie silencieuse.
Les chiffres affolent : 5 % des malades de la Nash développeront, à terme, un cancer du foie. En 2020, les experts s'attendent à ce qu'elle devienne la première cause de transplantation hépatique en France, devant l'hépatite C. L'alcool en cause ? Pas du tout. Le mythe de la cirrhose, conséquence d'un penchant immodéré pour la bouteille, ne tient pas. «C'est une pathologie qui culpabilise les patients car les médecins, qui ne sont pas toujours bien informés, se disent : Cette personne boit», explique Jean-François Mouney, président de Genfit, dont l'entreprise teste un médicament. Car, pour l'instant, aucun traitement n'existe.
Conséquence de l'obésité
Face à la progression de cette affection, les sociétés de biotechnologie sont de plus en plus nombreuses à chercher un remède : «Il y a cinq ans, on était trois à travailler sur le sujet, désormais on est cent.» Difficile de soigner cette maladie multifactorielle, sorte de cocktail fatal. Elle est d'abord une conséquence de l'obésité. D'après l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Hôpital Georges-Pompidou, à Paris, près d'un homme sur deux et une femme sur trois sont en surpoids. Trop de graisses, sucres, boissons gazeuses... «C'est pour cette raison qu'on appelle la Nash la maladie du soda», précise Jean-François Mouney. La sédentarité est aussi un facteur clé.
Alors, il faut sensibiliser les médecins, alerter l'opinion publique. D'autant que 20 % des décès de la Nash sont dus à des complications cardio-vasculaires. Mais comment faire ? «Il faut améliorer le dépistage. Grâce à ce fonds de dotation, on veut trouver un diagnostic plus simple et moins invasif qu'une biopsie», explique le professeur Bertrand Cariou, diabétologue et membre du comité scientifique chargé de développer la connaissance de cette maladie entre les professions. «On n'a pas le choix. Cette épidémie, déjà en hausse, risque d'exploser dans quinze à vingt ans. C'est une course contre la montre.»